AU DEBUT
L'heure du soir approche, les collines s’apprêtent à changer de couleurs. Aux alentours, le rouge de la ligne d'horizon transperce les courbes du paysage. L'air se fait calme. Il y a des saisonnier.e.s qui travaillent dans la vigne. Ce sont des esprits en quête. Certain.e.s voyagent toute l'année, s’arrêtant là où on leur garantit de quoi vivre un temps. D'autres rêvent en se déplaçant, s'évadent d'une vie faite de quelques certitudes admirables. Ennuyante par moment. Aussi exposé.e.s les un.e.s que les autres aux risques et périls d'un destin mystérieux, nous le retrouvons assis autour d'une table. Grignotant des noix, sirotant une boisson rafraîchissante, une autre histoire se tricote d’elle-même au fil de cette causette de fin de journée. Celle d'un monde qui, caché des heures du jour, reprend sa forme originelle en s'animant pendant les fragiles heures du soir. Iels se racontent en guise d'animal, des créatures crépusculaires, d’êtres imaginaires qui, en farandole, brisent les confins de la réalité, s'enfonçant dans les profondeurs de la terre. Ce monde est une histoire dans l'histoire et ces gens sont des enfant.e.s perdu.e.es, des pirates qui cherchent à jouer différemment le cheminement de la vie.